« Parrhêsia critique et critique de la parrhêsia à l’époque classique et hellénistique »

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2019

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Sophie Aubert-Baillot, « « Parrhêsia critique et critique de la parrhêsia à l’époque classique et hellénistique » », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10670/1.plyl6x


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Valeur fondamentale de la démocratie athénienne, la παρρησία (« le franc-parler », « la liberté de parole ») revêt dès ses premières acceptions, dans des pièces de théâtre, une acception politique. Impliquant de la part de qui la manie sincérité, prise de risque et volonté de ne rien cacher à son interlocuteur, elle se pare volontiers d’une force critique, tantôt louée pour le courage dont elle témoigne et la liberté démocratique qu’elle illustre et favorise tout à la fois, tantôt fustigée et critiquée par certains orateurs attiques pour sa proximité avec la calomnie et la médisance, la flatterie, voire l’impiété. Chez Platon, elle est envisagée avec méfiance et fait l’objet d’un paradoxe : alors que Socrate pourrait figurer comme le représentant par excellence de la παρρησία, jamais, contrairement à Calliclès, il ne revendique ouvertement ce terme pour lui-même dans le corpus platonicien, où cette notion est à l’inverse rapprochée de la licence, d’une prise de parole débridée, agressive et non régulée, qui se donne libre cours dans un régime démocratique dévoyé. Aristote en fait quant à lui un usage positif mais discret ; il faut donc attendre la période hellénistique pour voir fleurir de nouveau, quoiqu’enrichie de nouveaux sens et parfois remplacée par des notions voisines mais distinctes, la παρρησία dans les écoles épicurienne, cynique et stoïcienne. Dans cet article, nous nous attachons plus particulièrement aux liens qu’entretient la παρρησία avec la critique (feinte ou réelle), la licence et la liberté. Nous examinons aussi la conception qu’en a proposée Michel Foucault sous la forme d’un « courage de la vérité » et nous soulignons a contrario la dimension à la fois rhétorique et irrationnelle de la παρρησία, ce qui la rapproche plutôt, pour reprendre une expression de Carlos Lévy, d’une « passion de la vérité ».

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