L’ambivalence de la saturation

Résumé Fr

Les disciplines de l’aménagement et de l’environnement sont habituées à constater les saturations tout azimuts (« Paris menacé de thrombose », des sols saturés…. , mais aussi la question de l’encombrement , des déchets et de leurs élimination, etc… sans parler des quartiers « saturés…par des «vagues d’immigrants »…).On le constate, la plupart du temps, la saturation véhicule une connotation négative par elle-même, et par les conséquences qu’elle engendrerait. Elle est fondamentalement un problème dont on aimerait bien se débarrasser et non une solution. On parle bien de risques de saturation, où surgissent les spectres de l’impasse, de l’effet pervers, de l’inhibition de l’action, de la paralysie. Mais jusqu’à quel point ? jusqu'à quel point signalent-ils une limite des fondements de l’action aménagisteC’est là qu’apparaît ce que nous voudrions interroger : l’ambivalence de la saturation dans un regard croisé entre pensées aménagiste et écologique.Car d’un coté , la saturation apparaît comme une arme de destruction massive employée par la pensée écologique vis à vis de la modernité aménagiste. Mais d’un autre coté la modernité aménagiste s’enracine elle –même dans une vision de son action associant mise en communication, fluidité , mise en transparence des espaces et progrès. Par conséquent , critiquer la pensée aménagiste moderne par la saturation , serait participer à sa résilience et augmenter paradoxalement ses chances d’immunisation face à la pensée écologique. Sans passer de la stigmatisation à l’éloge de la saturation, comment peut-on avancer sur la voie fragile  d’une certaine réhabilitation ?