12 janvier 2024
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Erica Ciccarella, « Le morbus gallicus à Venise et à Rome au xvie siècle », Presses universitaires de Provence, ID : 10670/1.pn8q36
La communication traite des premières représentations du mal français dans la littérature satirique et burlesque de la Renaissance italienne. La spécificité de la syphilis, par rapport à la peste et à la lèpre, mettait à disposition de nouvelles interprétations symboliques du mal, en la caractérisant comme une maladie de la honte qui, bien que non mortelle, stigmatisait le corps et le modus vivendi du malade. Les premières théories médicales (Gaspar Torella, Paracelce, Antonio Brasavola) cherchèrent l’origine de l’impitoyable épidémie dans le corps féminin et avant tout dans les pratiques sexuelles des prostituées qui peuplaient les deux villes d’Italie les plus importantes du xvie siècle : Rome et Venise. Dans ce cadre la littérature misogyne trouva un champ symbolique de réponses à la peur de la contagion en rédigeant des poèmes qui dénonçaient la vie immorale des malades et décrivaient les thérapies médicales de l’époque (l’utilisation du mercure et du gaïac).