"La belle captive dans les Contes de l'enfance et du foyer des frères Grimm"

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2013

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Aline Le Berre, « "La belle captive dans les Contes de l'enfance et du foyer des frères Grimm" », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.pn94eh


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Les femmes occupent une place non négligeable dans Les Contes de Grimm, depuis la petite fille jusqu'à la sorcière, en passant par la belle-mère et l'épouse. En fait, il s'agit de types, ce qui permet de repérer d'autant plus facilement les clichés qui les sous-tendent. On s'aperçoit donc que les contes diabolisent le pouvoir au féminin, surtout au travers de la figure monstrueuse de la sorcière, présentée comme une ogresse mangeuse d'enfants. Ainsi se trouve disqualifiée la femme âgée, solitaire, qui, ne pouvant plus donner la vie, échappe à la sphère d'influence masculine, d'autant plus qu'elle dispose, grâce à son expérience et à sa sagesse, d'un savoir ancestral, ravalé dans les récits au rang de pratique maléfique. Le seul savoir que les contes permettent à la femme se rattache aux activités ménagères: coudre, filer, faire le ménage. Leur idéal féminin se résume à la belle captive, qu'elle soit enfermée dans un cercueil de verre, une tour ou un château enchanté..., autant d'allégories de l'assujettissement au foyer. Ils s'efforcent de rendre un tel statut attractif, en le décrivant comme le seul moyen pour la jeune fille d'accéder au bonheur suprême, qui ne peut se concevoir de nulle autre manière que dans le mariage avec le prince charmant. Pour cela, il faut être belle, mais aussi docile, obéissante et dépendante, pour pouvoir satisfaire à un modèle du couple s'articulant selon un schéma dominant/dominée. Les Contes de Grimm délivrent donc une image misogyne et conformiste de la femme, et se révèlent ainsi, grâce à leur popularité, un remarquable instrument de conditionnement psychologique de leur public féminin, comme en témoigne la féministe Svende Merian dans son célèbre roman Der Tod des Märchenprinzen.

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