2013
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Alexandra Dardenay, « Virtus et pietas du défunt. Quelques hypothèses de lecture de l'iconographie officielle en contexte funéraire », HAL-SHS : archéologie, ID : 10670/1.pofytd
L'ambiguïté de l'espace funéraire justifie qu'on s'interroge sur la validité d'une séparation entre sphère publique et sphère privée dans l'espace de la cité romaine. À première vue, le monument funéraire - simple stèle ou structure monumentale - relève de la sphère privée, par sa fonction primaire de domus Aeterna, destiné à préserver le souvenir d'un particulier et à devenir le centre de réunions familiales lors des festivités liées au culte des morts. Toutefois, jalonnant les voies romaines, le monument funéraire s'inscrit, de fait, dans le paysage de la sphère publique ; il est ainsi - bien plus que la domus - le lieu d'exhibition d'une image magnifiée du défunt, dont les proches cherchent à imprimer le souvenir au sein de la mémoire collective. Or, ainsi que nous le soulignerons ici, il n'existe pas de réponse unilatérale à de telles questions. L'analyse du dossier que nous avons choisi d'envisager - celui de la diffusion de quelques images "politiques" en contexte funéraire - révèle une évolution perceptible dans les emprunts à l'iconographie officielle à l'époque impériale. Le sujet étant vaste, nous ne proposerons ici que quelques pistes de réflexion, grâce à l'analyse d'exemples permettant d'illustrer la réception de deux valeurs clés du citoyen romain et de la figure impériale : virtus et pietas.Cet article est issu de la publication d'un ouvrage édité par A. Dardenay et E. Rosso sur la problématique des interactions entre sphère publique et sphère privée dans l'espace de la cité romaine. Cette monographie s'appuie sur des travaux récents et particulièrement stimulants permettant de fonder une nouvelle approche qui aborderait les échanges permanents et surtout réciproques entre les deux " mondes " de plusieurs points de vue. Structuré en trois parties - "Ambiguïté des espaces", "Interactions : réciprocité et complémentarité des échanges", "Du public au privé : transfert et appropriation de formes" - ce volume regroupe les contributions de douze chercheurs et offre le résultat d'une démarche interdisciplinaire, où l'apport de la philologie et de l'histoire s'articule à celui de l'iconographie et de l'archéologie. La réflexion dépasse ainsi le simple cadre disciplinaire pour nourrir une analyse globale des contextes. Une telle démarche génère des études approfondies et novatrices sur les dynamiques urbaines et sociales dans la cité romaine. Le volume s'ouvre sur une introduction d'A. Dardenay et E. Rosso présentant un bilan historiographique, les résultats des recherches récentes et les ouvertures possibles. Le texte est enrichi d'index permettant une navigation fluide dans l'ouvrage.