22 janvier 2024
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Boris Donné, « Guy Debord sur les fleuves de Babylone », Chroniques de Port-Royal, ID : 10670/1.poq66j
Dans ses écrits et ses films, Guy Debord a abondamment cité et détourné les Pensées et les Maximes. Si sa fascination pour ces œuvres s’explique en partie par des raisons d’ordre esthétique (poétique de l’acuité, sublime, écriture discontinue), elle procède aussi d’une affinité existentielle avec certains aspects de l’augustinisme littéraire. La façon dont Pascal, via l’image des fleuves de Babylone, a décliné le thème de l’écoulement universel et de la « fluidité nocturne du monde » (Ph. Sellier) trouve chez lui de nombreux échos ; et peut-être la méditation pascalienne sur la condition de l’homme, et celle de La Rochefoucauld sur les illusions auxquelles il s’abandonne, offrent-elles une clé de lecture de l’ensemble du parcours de Debord comme artiste et comme théoricien révolutionnaire.