18 juillet 2022
Julie Delclaux et al., « Territorialiser les rapports Homme-faune sauvage : Cinq communes des Pyrénées-Atlantiques face au retour des grands prédateurs. », HAL-SHS : géographie, ID : 10670/1.porf9b
Face à l'augmentation des populations de grands prédateurs en France , la question de leur recolonisation territoriale et de leur cohabitation avec les activités agro-sylvo-pastorales est au cœur d’enjeux politiques et scientifiques. Dans ce contexte, les politiques publiques cherchent à favoriser l'usage de méthodes de prévention non létales et de dissuasion (chiens de protection, parcs électrifiés, gardiennage renforcé). Or, la mise en place de ces mesures de protection, au sein d'espaces ruraux fréquentés par une diversité d’acteurs aux savoirs, représentations et pratiques distincts interroge sur le partage de l'espace non plus seulement entre éleveurs et prédateurs mais plus largement entre les différents usagers. Partant du postulat que les rapports aux grands prédateurs et à la faune sauvage ne sont pas universels, nous proposons de porter un regard géographique sur cette question en interrogeant en quoi et dans quelle mesure le contexte territorial influence les cohabitations humains-animaux dans ces espaces partagés. Pour ce faire, l’étude menée compare cinq communes des Pyrénées-Atlantiques, sélectionnées en fonction de leur caractère pastoral, de leur diversité d’usages et d’un gradient spatio-temporel de prédation. À partir d'entretiens semi-directifs menés auprès de différents acteurs fréquentant et/ou façonnant l’espace (éleveurs, élus, habitants, touristes, chasseurs), ce travail analyse leurs rapports au sauvage, au territoire et aux paysages dans des contextes communaux distincts. En questionnant le multiusage et le partage de l'espace dans leur contexte spatio-temporel, nous tenterons d’apporter un nouvel angle d'approche sur les cohabitations humains-animaux tout en favorisant le dialogue avec les acteurs locaux.