De la Pologne au Médoc : les Skawinski, une dynastie de régisseurs au service de la modernisation des domaines viticoles au XIX e siècle

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16 octobre 2014

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Claire Steimer, « De la Pologne au Médoc : les Skawinski, une dynastie de régisseurs au service de la modernisation des domaines viticoles au XIX e siècle », HAL-SHS : histoire, ID : 10670/1.pp7kwg


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Le service du patrimoine et de l’Inventaire de la Région Aquitaine mène depuis 2010 une opération d’inventaire du patrimoine architectural et paysager des communes riveraines de l’estuaire de la Gironde. L’architecture et le patrimoine viticoles constituent un axe d’étude majeur pour ce territoire réputé pour ses vins, entre Médoc et Blayais.L’un des aspects plus particulièrement étudié concerne l’évolution technique et formelle des bâtiments de vinification, tout en identifiant les différents acteurs (propriétaires, architectes, régisseurs, maîtres de chais…) qui ont amorcé ces transformations. C’est ainsi que se distingue une famille d’origine polonaise, les Skawinski, qui a joué un rôle primordial dans la gestion de quelques châteaux prestigieux du Médoc.Né en Pologne dans la province de Lublin, Pierre Skawinski (1812-1902) n’a pas 20 ans lorsqu’il participe, en tant que sous-lieutenant, aux insurrections polonaises contre l’occupation russe et qu’il émigre, comme nombre de ses compatriotes en 1836 dans le sud de la France. Fils d’un propriétaire terrien, il intègre en 1838 l’Institut national d’agriculture de Grignon près de Paris, puis devient en 1841 administrateur du domaine de Razay à Céré-la-Ronde (Indre-et-Loire), propriété du général Fabvier. C’est probablement la vente de ce domaine en 1847 et les recommandations du général qui le mènent en Gironde, au domaine de Giscours à Labarde, que le banquier Jean-Pierre Pescatore vient alors d’acquérir.Marié en 1839 à une jeune polonaise, Marie Januszewisz, Pierre a trois fils, Théophile (1841-1930), Charles (1842-1920) et Paul (1844-1933), qui suivent ses traces. Dès leur plus jeune âge, ils prennent les rênes de grandes propriétés viticoles et participent ainsi, en lien étroit avec les Cruse, célèbre famille de négociants bordelais, à leur modernisation.Régisseurs mais également propriétaires de leurs propres vignes (à Rosemont-Geneste à Labarde), ils ont aussi largement contribué au perfectionnement technique de la viticulture : en 1860, Pierre Skawinski invente une charrue vigneronne, ce qui lui vaut la médaille d’or de la Société d’agriculture de la Gironde en 1861, puis met au point, avec son fils Théophile, des produits à base de soufre, de cuivre et de chaux – pour lutter notamment contre le mildiou – fabriqués dans leur usine de Saint-Christoly-de-Médoc de 1880 à 1955. En 1923, la légion d’honneur que reçoit Théophile vient consacrer l’œuvre de toute une famille et « plus de 60 années de service à la cause de la viticulture ».A travers l’étude architecturale des chais et des cuviers qu’ils ont fréquentés et, pour certains pensés, et les témoignages historiques qui ont pu être réunis, nous tenterons de préciser le rôle de cette dynastie dans le développement des propriétés viticoles médocaines, tant pour la culture de la vigne que pour les procédés de vinification, ainsi que leurs relations avec les commanditaires et les architectes, et plus largement leur intégration dans la société bordelaise de l’époque.

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