2007
Cairn
Tomasz Schramm, « La mémoire polonaise de la première guerre mondiale », Guerres mondiales et conflits contemporains, ID : 10670/1.pqqfyz
La mémoire polonaise de la première guerre mondialeLa guerre de 1914-1918 est, pour les Polonais, « la leur » dans la mesure où elle a mené à la reconstruction de leur État. Cette manière de voir éclipse presque totalement deux autres aspects de la guerre : l’extrême misère et l’horreur de la vie des soldats dans les tranchées, et la vie quotidienne de la population civile. Dans les synthèses d’histoire de la Pologne, ce chapitre est intitulé souvent « La lutte pour la cause polonaise » ; un ouvrage historico-statistique, publié en 2000, répertorie les Polonais ayant servi dans les différentes unités polonaises, mais non ceux qui ont servi dans les armées austro-hongroise, russe et allemande. Les Légions dominaient et dominent dans la mémoire collective, ce qui est dû en grande mesure à la position de Józef Pilsudski, mais aussi parce que leur parcours militaire fut bien plus riche que celui des autres formations. À l’option pro-austro-allemande (parce qu’antirusse) de Pilsudski fut opposée celle de Roman Dmowski, favorable à l’Entente. La controverse symbolisée par ces noms se manifestait dans la vie politique et dans l’historiographie de l’entre-deux-guerres, puis sous la Pologne populaire (dans le discours non officiel) et même après l’échec du communisme. La dernière partie de l’exposé présente plus en détail une manifestation épisodique mais caractéristique de la mémoire de la Guerre – un petit guide des cimetières de guerre en Galicie, préparé et publié par un historien amateur local.