Se connaître soi-même : tragédie, bonheur et contingence

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2003

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Létitia Mouze, « Se connaître soi-même : tragédie, bonheur et contingence », Les Études philosophiques, ID : 10670/1.preq0y


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— II s’agit ici de montrer que la mimèsis tragique chez Aristote a un sens éthique, dans la mesure où elle donne à réfléchir sur les conditions du bonheur humain. En effet, en montrant des personnages soumis aux vicissitudes de la fortune, elle donne à réfléchir sur la contingence du bonheur, que la vertu ne suffit pas à assurer. En ce sens, la mimèsis tragique est le pendant de l’ Éthique à Nicomaque qui définit les conditions morales du bonheur. Ce sens éthique de la tragédie peut déboucher sur une portée éthique, dans la mesure où la connaissance qu’elle procure de la condition humaine et du hasard qui règne sur la vie des hommes s’oppose à toute hubris en faisant prendre conscience au spectateur de la fragilité du bonheur. Dès lors, on peut dire que le sens éthique de la tragédie selon Aristote est d’abord intellectuel, mais qu’il peut avoir du coup une portée pratique. La différence entre Platon et Aristote sur ce point vient de la différence de leurs conceptions éthiques : pour Platon en effet, et contrairement à son disciple, la condition nécessaire et suffisante du bonheur est la vertu, de telle sorte que la mimèsis tragique, en tant qu’elle présente des hommes soumis à des malheurs sans pour autant avoir nécessairement commis une faute, donne une fausse idée du bonheur. C’est pourquoi chez Platon la tragédie ne peut donner un enseignement éthique, contrairement à ce qui se passe chez Aristote.

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