2024
http://hal.archives-ouvertes.fr/licences/etalab/ , info:eu-repo/semantics/OpenAccess
Sandra Péré-Noguès, « Quelle place pour les femmes dans l’archéologie préhistorique et protohistorique en France et à l’étranger, de la Belle Époque à l’entre-deux-guerres ?: Quelques pistes d’étude », HAL-SHS : archéologie, ID : 10670/1.prk59q
Le terme « archéologue », même s’il est classé parmi les substantifs masculins, peut aussi bien s’appliquer à une femme qu’à un homme, l’article indéfini qui le précède permettant de distinguer le sexe de la personne. Insister sur cet aspect grammatical revient à souligner le fait que pendant longtemps l’appellation « archéologues » a souvent invisibilisé les femmes – certes rares – qui pouvaient s’intéresser à cette activité. Or comment parler d’archéologie du genre sans examiner la place longtemps marginale des femmes dans le milieu même des archéologues ? Certes, leur présence dans le paysage savant de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle est peu évoquée, voire quasi ignorée, dans les études historiographiques : leur nom est souvent ignoré, et si elles apparaissent, c’est dans un rôle subalterne. Pourtant, ces femmes, que nous avons croisées au gré de nos recherches sur Joseph Déchelette ou Émile Cartailhac, s’occupèrent de récolter, de collectionner des objets anciens et, pour certaines d’entre elles, elles menèrent des campagnes de fouilles très importantes en Préhistoire et en Protohistoire. Ce constat oblige donc à reconsidérer leur destin et leur contribution à la construction de l’archéologie préhistorique et protohistorique, aussi bien en France qu’en Europe.