1990
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Antoine Côté, « Aristote admet-il un infini en acte et en puissance en «Physique III, 4»? », Revue Philosophique de Louvain, ID : 10.2143/RPL.88.4.556110
La doctrine aristotélicienne de l'infini, développée au livre III (4-8) de la Physique, a donné lieu à deux interprétations apparemment inconciliables. Pour les uns, Aristote n'admettrait que l'existence d'un infini en puissance. D'autres commentateurs, au contraire, soutiennent que c'est plutôt l'hypothèse d'un infini en acte et en puissance que le Stagirite a voulu défendre. Or, si le texte de la Physique peut paraître autoriser ces deux lectures, c'est que, utilisant le seul langage de l'acte et de la puissance, Aristote tente d'apporter une réponse à deux problèmes différents, 1) un problème d'ordre classificatoire ou métaphysique et 2) un problème d'ordre descriptif ou physique. Le Stagirite se doit en effet, d'une part, de situer l'infini dans la hiérarchie ontologique en distinguant celui-ci des êtres en acte et des purs non-êtres — et dans ce cas l'infini se dit «en puissance» — mais il lui faut également, d'autre part, préciser la nature intrinsèque de l'infini en tant que phénomène physique. Son enquête révélera alors que, comme tous les phénomènes naturels, Vapeiron existe aussi bien en acte qu'en puissance.