2004
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Gérald Hess, « L'innovation métaphorique et la référence selon Paul Ricœur et Max Black: une antinomie philosophique », Revue Philosophique de Louvain, ID : 10.2143/RPL.102.4.516904
On invoque d'ordinaire une perspective intensionnelle (avec un "s") sur la métaphore afin de penser son rapport au réel et l'innovation sémantique qu'elle exprime. L'objet de cette étude est de montrer que ni la théorie de l'interaction (Max Black), ni la théorie phénoménologique (Paul Ricœur) — deux théories paradigmatiques de la perspective intensionnelle — n'échappent à une antinomie fondamentale. A travers la discussion de quelques thèmes, la réflexion cherchera à circonscrire l'apparition de cette antinomie dans chacune des deux conceptions. Elle s'efforcera aussi d'en formuler l'enjeu pour la perspective intensionnelle elle-même. En effet, on ne saurait vouloir rendre compte d'une nouvelle pertinence sémantique dans le langage sans devoir renoncer à l'idée d'une référence et à celle d'un contenu cognitif de la métaphore. Inversement: s'appliquer à décrire une relation référentielle de la métaphore, aussi particulière soit-elle, c'est laisser échapper l'innovation métaphorique. Le recours à la contribution de Donald Davidson semble permettre, d'une part, d'éviter cette impasse philosophique. De l'autre, il permet de suggérer un lien étroit entre la métaphore et le soi.