2021
Copyright PERSEE 2003-2024. Works reproduced on the PERSEE website are protected by the general rules of the Code of Intellectual Property. For strictly private, scientific or teaching purposes excluding all commercial use, reproduction and communication to the public of this document is permitted on condition that its origin and copyright are clearly mentionned.
Ariane Jambé, « Le Genavensis Græcus 44 à l’ heure du 2.0 », Collection de l'Institut des Sciences et Techniques de l'Antiquité, ID : 10670/1.ps9ynh
Il n’est pas exagéré d’affirmer que l’histoire des textes est intimement liée à celle des technologies : du papyrus à l’ordinateur, le support, considéré per se, a toujours été un enjeu déterminant pour la conservation, la diffusion ou encore la critique textuelle. Aujourd’hui, à l’heure de l’avènement de l’informatique, le philologue doit repenser sa discipline, ses méthodes et ses outils de travail. Quelles en sont les conséquences ? La présente contribution ne fait qu’apporter une pièce à ce dossier et se propose d’interroger l’apport des nouvelles technologies dans l’étude du Genavensis Græcus 44, un manuscrit de l’Iliade datant de la fin du xiiie siècle. Ce manuscrit a été rendu célèbre par Henri II Estienne qui l’avait utilisé pour son édition des Poetæ Græci de 1566, édition qui a fait référence jusqu’au xviiie siècle. Par la suite, le manuscrit a perdu son prestige d’antan, au point d’être rebaptisé codex ignotus. Il a toutefois vécu une véritable renaissance après avoir été entièrement numérisé et mis en ligne sur «la base de données et bibliothèque virtuelle des manuscrits en Suisse » e-codices (www. ecodices. unifr. ch). Bénéficiant d’un accès facile et d’une consultation de grande qualité, le philologue peut mettre en relief les enjeux de la transmission du savoir entre le copiste et sa source mais également entre le copiste et son lecteur. La spécificité du manuscrit de Genève réside surtout dans sa paraphrase interlinéaire encore inédite. La transcription et la lecture attentive des vers homériques et de la paraphrase interlinéaire correspondante démontrent un jeu d’influences réciproques entre les premiers et la seconde. Ainsi une étape a pu être franchie dans l’étude du manuscrit de Genève et de sa paraphrase : la création de concordances, exploitables et interrogeables à souhait, la lemmatisation ou encore l’étude lexicale automatisée sont autant de possibilités qui nous sont offertes pour appréhender, dans sa totalité, le manuscrit de Genève.