De l’Enfer au Paradis : itinéraire médiéval de la postérité de l’empereur Trajan (IXe-XIIe siècle)

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2020

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André Descorps-Declère, « De l’Enfer au Paradis : itinéraire médiéval de la postérité de l’empereur Trajan (IXe-XIIe siècle) », HAL-SHS : histoire, ID : 10.4000/books.septentrion.92228


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Résumé En Fr

Trajan, the optimus princeps of pagan times, had an ambivalent aura for medieval commentators. On the one hand, he was celebrated as an imperial model from Antiquity to the early Middle Ages by many authorities. On the other, he was identified as a persecutor of Christians. The eighth and ninth century were a key moment in the spread of his posterity, which was transmitted through two different channels. The first was historical writing, where the figure of Trajan differed according to the target audience. For medieval princes, the Roman emperor’s virtues were presented with pedagogical purposes, thus forgetting or minimizing his persecution. For other audiences, his reign was usually limited to a short description of his persecution. At the beginning of the eighth century, a second channel appeared in England in the hagiography of Gregory the Great, with the story of the singular miracle of the pope, who was moved at the thought of Trajan’s good deed, and cried and prayed for his soul. But in hagiography, Trajan had a secondary role: the true hero was Gregory, and the Roman princeps was here to prop the power of the saint and the papacy. With Abelard and John of Salisbury in the twelfth century, Trajan’s posterity changed again completely. From then on, the historical writings justifying Gregory’s miracle insisted on Trajan’s human virtues, and he was saved for his personal merits. Both channels of diffusion of Trajan’s posterity were now united and explained each other.

Trajan, l’optimus princeps des temps païens, possède une aura ambivalente pour les commentateurs médiévaux. C’est un empereur célébré par nombre d’autorités de l’Antiquité et du début du Moyen Âge, mais aussi un persécuteur des chrétiens. Le tournant des viiie-ixe siècles constitue un moment-clé de la diffusion de sa postérité, qui se propage principalement par deux canaux totalement distincts. Le premier est celui des historiens médiévaux. La figure de Trajan n’y est pas la même selon le public visé. Pour les princes, le gouvernement et les mérites de l’empereur romain sont présentés avec des visées pédagogiques : sa postérité est alors ménagée. Pour les autres, Trajan est souvent réduit à sa persécution. Un second canal apparaît en Angleterre avec l’anonyme de Whitby (viiie siècle) dans l’hagiographie de Grégoire le Grand. Le récit du miracle de Grégoire et de ses larmes envers l’âme d’un Trajan miséricordieux connaîtra de nombreux développements. Dans ces textes, Trajan est avant tout un faire-valoir du saint et de la papauté. Le princeps romain y tient un rôle secondaire. Il faut attendre le xiie siècle avec Abélard et Jean de Salisbury pour connaître un véritable retournement : ce sont alors les vertus humaines décrites par les récits historiques qui justifient l’action de Grégoire. Trajan est désormais sauvé pour ses mérites personnels et non par la seule puissance du saint pape. Les deux canaux de diffusion de la postérité sont ainsi réunis et s’expliquent l’un l’autre.

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