1975
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Robert A. Pohowsky, « Boring Bryozoa (Abstract) », Travaux et Documents des Laboratoires de Géologie de Lyon, ID : 10670/1.pssp4s
Une étude poussée des bryozoaires qui pénètrent les calcaires sous-jacents par des moyens chimiques, vient d'être complétée récemment. Les fossiles de ce groupe se sont montrés plus complexes et d'une diversité taxonomique bien plus grande que ce que l'on pensait. Dans les sédiments de l'Ordovicien supérieur à Récent, on peut reconnaître 13 genres dont 6 nouveaux avec un total de 49 espèces dont 20 nouvelles. On assigne tous ces taxons aux Ctenostomata, bien que Penetrantia Silen soit inclus avec quelques réserves. De nombreux ajustements taxonomiques ont été nécessaires au niveau générique parce que les chercheurs avaient souvent omis jusqu'ici de considérer l'anatomie des spécimens types disponibles. Par exemple des 38 espèces assignées à Terebripora d'Orbigny depuis 1847, seulement 6 peuvent être retenues avec quelque certitude. Les ancestrulae et stages astogénétiques jeunes de plusieurs espèces fossiles sont inclus dans le matériel nouveau présenté ici. Divers hétérozooides, zooides inverses et tératologiques, peuvent être observés sur des fossiles de plusieurs genres. Significatif est le fait que quelques groupes sont caractérisés par la présence d'autozooides énantiomorphes, et nous avons des preuves substantielles qu'au moins dans quelques espèces des portions initiales de colonies entières se présentent sous formes dextres ou sénestres. Les conditions imposées par les habitudes particulières des bryozoaires fouisseurs ont conduit à des adaptations parallèles parmi les différents groupes cténostomates. Un fait, peut-être plus particulièrement important, est que le confinement des zooides sous un bouclier calcaire impénétrable a quelquefois été accompagné par le développement de caractères ressemblant à ceux qui sont généralement associés aux cheilostomes. La présence d'ovicelles dans une espèce fouisseuse du Jurassique moyen de l'Angleterre est un exemple de ce phénomène. La présence d'ovicelles, d'un opercule et d'un corps calcitique dans un cténostome probable (Penetrantia densa Silen) est plus significative et attire l'attention sur la possibilité nouvelle que les Cheilostomata peuvent être polyphylétiques. Les ovicelles (et opercules ?) ont peut-être plus de chances de se développer dans des lignées où les zooides sont confinés et protégés par un squelette extérieur solide (fait de fragments d'origine bryozoaire ou mollusque), et l'évolution indépendante éventuelle de ces caractères en deux (ou plusieurs) groupes de cténostomes "protégés" (dans Penetrantia Silen et dans une ou plusieurs lignées indépendantes de cténostomes encroûtants calcifiés) est une hypothèse qui se doit d'être sérieusement considérée.