Les impacts socio-urbains du grand événement culturel Marseille-Provence 2013 aux échelles métropolitaine et marseillaise

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6 février 2020

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Mathilde Vignau, « Les impacts socio-urbains du grand événement culturel Marseille-Provence 2013 aux échelles métropolitaine et marseillaise », HALSHS : archive ouverte en Sciences de l’Homme et de la Société, ID : 10670/1.pt0q08


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En septembre 2008, après plusieurs mois de candidature et de compétition face aux villes de Bordeaux, Toulouse et Lyon, la ville de Marseille - associée à plus de 90 autres communes des Bouches-du-Rhône -, obtient le titre de capitale européenne de la culture pour l’année 2013. Cette victoire affecte profondément l’organisation territoriale de la cité phocéenne – principale ville porteuse du projet –, et permet de dessiner les contours de l’aire métropolitaine Aix-Marseille Provence (AMP) dont la construction est jusqu’alors, aussi lente que difficile. L’organisation d’un événement culturel d’une telle ampleur rompt avec l’inertie et l’image péjorative véhiculée depuis plusieurs années par la cité phocéenne. En outre, ce projet s’inscrit dans la continuité des nouvelles stratégies territoriales défendues et valorisées par nombre d’acteurs locaux à commencer par les élus ou la sphère économique (Chambre de Commerce et d’Industrie Marseille-Provence (CCI MP), chefs d’entreprises…). Ces derniers considèrent le divertissement sous toutes ses formes (culture, créativité, loisirs, sport…), comme l’un des principaux outils de l’attractivité et du développement local au sein de ce que plusieurs chercheurs nomment désormais : la ville créative.Mais au-delà des considérations théoriques, l’obtention du titre européen s’accompagne de réalisations concrètes qui vont profondément affecter la morphologie urbaine des territoires labellisés. À Marseille, les quartiers du Vieux-Port (1er arrondissement) ou de la Joliette (2ème arrondissement) connaissent une véritable métamorphose qui s’appuie sur la construction de plusieurs équipements culturels de renom (MuCEM, Villa Méditerranée…) et sur l’émergence de nouvelles fonctions au sein de périmètres originellement pauvres et délaissés. Par ailleurs, la création ex-nihilo du territoire Marseille-Provence, dont les contours se calquent sur ceux du département des Bouches-du-Rhône, préfigure une première tentative d’union métropolitaine par le biais des activités culturelles et créatives. Face à de tels constats, notre communication propose d’analyser plus précisément les impacts positifs mais aussi les limites socio-spatiales qui découlent de l’organisation du grand événement culturel MP 2013 aux échelles métropolitaine et marseillaise. Pour ce faire, notre étude s’appuie sur la complémentarité de méthodes quantitatives (exploitation des données de la Nomenclature d’Activité Française (NAF) en mobilisant plusieurs bases statistiques) et qualitatives (revue de presse quotidienne régionale à partir d’un corpus de plus de 3000 articles ainsi qu’une vingtaine d’entretiens semi-directifs) qui ont nourri un travail de thèse amorcé en 2014 et présenté en octobre 2019. Les résultats mis en lumière dans notre proposition de communication s’articulent autour de trois problématiques principales à savoir : -Comment se matérialise concrètement la mise en œuvre du grand événement territorial MP 2013 aux échelles métropolitaine et marseillaise ? -Quelles sont les attentes et les éventuelles résistances des différents acteurs concernés par l’organisation d’un grand événement comme MP 2013 ? -Sous couvert de développement culturel et local, la stratégie politique événementielle visible à travers MP 2013 ne masque-t-elle pas d’importantes limites, à l’origine de nouvelles inégalités ou fractures socio-urbaines ?

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