1913: Rêverie militaire de Valéry Larbaud autour de petits soldats de plomb

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Le romancier et poète Valery Larbaud a écrit des textes d’une grande finesse sur les rêveries militaires : dans Enfantines, la nouvelle « La Grande Epoque » (1913) retrace les jeux guerriers et les fantasmagories de trois enfants. Les stratégies enfantines, aussi subtiles que celles des adultes, expriment des aspirations confuses et un rêve de grandeur encore conforme à l’idéal guerrier de l’époque d’avant la Grande Guerre.Dans le court texte Questions militaires, écrit cette même année 1913, Valery Larbaud s’interroge toujours sur le pouvoir de l’imagination. En quelques pages aussi précises qu’insolites, il livre une réflexion étonnante sur sa passion de collectionneur pour les petits soldats de plomb, figurines des plus précieuses à ses yeux et prétextes à la rêverie. La dernière phrase du texte, très frappante, nous servira de pivot pour étudier les liens, chez Larbaud, entre la guerre et l’imagination :« J’achèterai des pièces non peintes, je combinerai des têtes avec des corps, j’inventerai des uniformes, et j’aurai une armée à moi ! Oui, mon armée à moi, et mon drapeau, et mes maréchaux… » Au fond, c’est ce que nous désirons tous : avoir notre armée à nous. »En étudiant ces belles pages de Valery Larbaud, écrites au moment charnière de 1913, nous nous pencherons sur un imaginaire singulier, sensible, qui s’appuie sur la tradition, sur les rêveries militaires de la fin d’une époque.

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