2008
Cairn
Matthieu Dubost, « Argent et aliénation dans les Manuscrits de 1844 de K. Marx », Archives de Philosophie, ID : 10670/1.puimjg
Contre les économistes classiques qui se sont pour la plupart concentrés sur l’échange et la valeur, Marx propose dans les Manuscrits de 1844 une réflexion précise sur l’argent qui prend ainsi place dans le procès global de l’aliénation. L’argent se caractérise notamment par sa forme pure et abstraite et participe d’une création de besoins artificiels qui accroissent la dépendance de l’individu. Ce faisant, l’argent est cause d’une aliénation spécifique : il transforme la quantité pure en une valeur à l’aune de laquelle tout est réévalué. Cette abstraction croissante de ce qui au départ n’est qu’un moyen explique qu’il constitue progressivement la règle de tout commerce. Les échanges ne sont plus alors que les occasions de manifester l’argent lui-même. Si c’est bien sur la propriété privée que se fonde la puissance de l’argent, celui-ci a aussi son mécanisme propre.