2013
Cairn
Camille Landais, « 11. L'avenir de l'assurance-chômage en question... », Regards croisés sur l'économie, ID : 10670/1.put3pd
Les individus ne peuvent pas s’assurer totalement par eux-mêmes contre le risque « chômage » du fait des imperfections du marché du crédit, de la rationalité limitée et de l’existence de risques macroéconomiques : d’où la nécessité d’une assurance-chômage publique. Cette assurance publique a un coût : plus les indemnités sont généreuses, moins les chômeurs sont incités à chercher très activement un nouvel emploi. Mais elle a aussi des bénéfices : éviter que la perte de revenu liée à la perte d’emploi ne donne lieu à une chute brutale de la consommation. Le montant optimal de l’assurance-chômage et sa durée optimale doivent équilibrer les coûts liés à l’aléa moral et les avantages liés à l’effet de liquidité. Par ailleurs, des travaux récents montrent qu’en période de crise, le nombre limité d’offres d’emploi modifie l’aléa moral habituel. Des externalités de recherche d’emploi sont à prendre en compte et nous invitent à penser que l’assurance-chômage devrait être contracyclique, c’est-à-dire qu’on modulerait la durée d’indemnisation en fonction du cycle économique. Cela pourrait être la base d’une assurance-chômage européenne que l’auteur appelle de ses vœux.