2021
Cairn
Frédéric Moussion, « L’insécurité linguistique : du processus de biographisation à l’émergence du transclasse », Le sujet dans la cité, ID : 10670/1.pvsag7
La complexité générée par notre « société du risque » (Beck, 2001) a engendré une mise à l’épreuve permanente des individus, ces derniers étant désormais en proie à une insécurité chronique. À l’heure où les injonctions à la « responsabilisation » font florès, où les individus, soumis à un « impératif biographique » sont sommés d’être ou de devenir « maîtres et possesseurs de l’histoire de leur vie » (Delory-Momberger, 2003, p. 51), nous souhaitons, à travers cet article, tenter d’aborder sous un angle foncièrement différent, la réflexion sur la notion d’insécurité linguistique, en considérant qu’elle ne peut être envisagée comme allant de soi, mais qu’elle se doit d’être questionnée, voire éventuellement redéfinie, à l’aune des processus de biographisation. Nous émettons ainsi l’hypothèse que cette « insécurité agie » (Moreau, 1997), se doit de prendre en compte les écarts vis-à-vis des normes, à travers des phénomènes que nous qualifions d’hypocorrection, ces derniers demeurant la quintessence de la figure du transclasse (Jaquet, 2014).