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Paul Alba et al., « Peut-on améliorer les prévisions énergétiques ?: Cahiers du CEG, n° 37 », HAL-SHS : économie et finance, ID : 10670/1.pw5mat
Dans le contexte énergétique actuel, caractérisé par le décalage entre orientations du courtterme et enjeux du long terme, les travaux de prospective revêtent un intérêt particulier. Notreétude porte sur une évaluation des résultats de quelques-uns de ces travaux à long (2020) et trèslong terme (2050). Nous limitons notre analyse au plan mondial en dépit des limites inhérentesà un tel niveau d'agrégation.L'approche que nous développons consiste à privilégier la dynamique des phénomènes. Nousmettons ainsi en évidence un phénomène de ralentissement simultané des croissancesdémographique, économique et énergétique depuis les années soixante. La croissance du revenupar tête et de la consommation d'énergie par tête n'échappent pas à cette tendance.Parallèlement, l'intensité énergétique suit une trajectoire solidement orientée à la baisse. Notreméthode fait apparaître en outre un phénomène commun à toutes les énergies, qu'elles soientdominantes ou non : la croissance de leur consommation est affectée par un fort ralentissement.L'ensemble du système énergétique semble ainsi tendre vers une zone de stabilité.Dans l'ensemble, les travaux de prospective se situent en rupture, plus ou moins prononcée, parrapport à ces évolutions. Dans la plupart des scénarios, les rythmes anticipés de croissanceéconomique et de consommation d'énergie sous-entendent un prochain et brutal retournementde la dynamique actuelle. Nous observons que l'emploi du seul taux de croissance annuelmoyen est insuffisant à rendre clairement compte des tendances de long terme qui suivent destrajectoires courbes et non linéaires. Des erreurs de diagnostic dans l'analyse du passé sont alorssusceptibles d'alimenter les modèles de projections en hypothèses dont les dynamiquesimplicites ne sont pas pleinement appréhendées.