Faire circuler des vélos et des personnes

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10 avril 2020

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Martin Tironi, « Faire circuler des vélos et des personnes », Revue d’anthropologie des connaissances, ID : 10.3917/rac.022.0179


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Appréciés pour leur caractère respectueux de l’environnement, les systèmes de vélos en libre-service (VLS) se sont développés dans le monde entier, devenant un must pour les villes désireuses de s’inscrire dans ce que l’on nomme désormais la « culture verte ». Cet article entend analyser le système de vélos en libre-service parisien (Vélib’) en considérant une dimension souvent ignorée par la littérature scientifique sur le sujet, mais pourtant essentielle : le travail que réalisent quotidiennement plus de 400 agents afin d’assurer le fonctionnement de ce programme de transport. S’appuyant sur des entretiens et des observations ethnographiques menés avec les agents de maintenance de JCDecaux, cet article se propose d’analyser la pluralité d’opérations qui permet au programme Vélib’ d’être mis à jour 24h/24. À travers la description des savoirs et savoir-faire mobilisés par ces agents de maintenance, nous montrons comment ces acteurs, de par leur contact quotidien avec la ville et les usagers, deviennent des sortes de « sociologues » de la mobilité et des usagers. L’écologie urbaine apparaît pour les agents comme un véritable champ d’exploration et d’expérimentation, un espace habité par l’incertitude qu’ils doivent réparer et maintenir au moyen d’instruments et pratiques divers. Plutôt que de partir d’objets apparemment stabilisés et prêts à l’utilisation, il s’est agi de suivre la trajectoire de la technologie Vélib’ dans l’action de maintenance. C’est par les opérations d’entretien que nous allons essayer de nous interroger quant à l’un des « modes d’existence » du Vélib’, montrant que ces pratiques, tout à la fois distribuées et locales, sont celles qui participent à la composition du contingent de vélos du service Vélib’.

Valued for its ‘planet friendly’ character, these systems have become the hallmark for cities that want to become part of the so-called ‘green culture’. The Vélib’ program is the largest system of its kind in the world, with 1 800 stations and 20 600 bikes. This paper intends to analyze the Vélib’ system by considering an often ignored, but essential dimension on the subject: the invisible work, which about 400 agents realize on a daily basis to maintain the functioning of this sustainable mobility program. This presentation will analyse the plurality of operations through which the Vélib’ system is updated 24 hours a day. It does so by drawing on interviews and ethnographic observations made in a repair workshop, as well as observations made through accompanying technicians in the field. Through the description of the knowledge and the know-how mobilized by agents, I will show how these actors, through their daily contact with the city and users, become real “sociologists” of mobility and of the users. The urban ecology appears to the maintenance agents as a real field of exploration and experiment, a space inhabited by uncertainty, which the agents have to repair and maintain by a diversity of instruments and practices. Rather than to consider the objects as stabilized and ready to use, the analysis follows the trajectory of the Vélib’ technology in the action of maintenance. It is by investigating the operations of maintenance that we are going to see a certain ‘modes of existence’ of Vélib’ emerge, showing that these local and yet disperse practices are the ones who participate in the composition of the Vélib’ system.

Valorados por su carácter amigable con el planeta, los sistemas de bicicletas en libre servicio se han convertido en un must para las ciudades que desean inscribirse en la llamada «cultura verde». Tomando como referencia el programa Vélib’ de la ciudad de París, este articulo analiza el trabajo de los agentes del mantenimiento en la producción y reproducción del programa de bicicletas públicas más grande del mundo. A partir de entrevistas y observaciones etnográficas realizadas con los agentes del mantenimiento de la empresa JCDecaux, analizamos la pluralidad de operaciones que permiten la actualización del servicio de transporte. La descripción del saber practico y situado que movilizan los agentes en sus actividades cotidianas, permitirá constatar como los operadores, en su contacto diario con la ecología de la ciudad, devienen en verdaderos sociólogos de la movilidad y los utilizadores. La ecología urbana aparece para los agentes del mantenimiento como un verdadero campo de exploración y experimentación, un espacio poblado de incertidumbre que los agentes deben reparar y mantener incesantemente a través de instrumentos y sabes diversos. Antes de partir de objetos estabilizados y listos para su uso, este articulo busca seguir la trayectoria maleable de la tecnología Vélib’, tomando como puerta de entrada el acto del mantenimiento. Es por medio de las operaciones de mantenimiento que se tratara de analizar uno de los ‘modos de existencia’ de Vélib’, mostrando que son prácticas distribuidas y a la vez locales las que participan en la composición del dispositivo Vélib’.

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