2021
Cairn
George L. Kelling, « La police de proximité, correctement entendue », Revue française de criminologie et de droit pénal, ID : 10670/1.pwpnmk
Durant le dernier quart de siècle, les États-Unis ont connu une baisse historique de la criminalité, tout particulièrement à New York. Ces progrès, que l’on pensait autrefois impossibles, ont été accomplis en grande partie grâce à des innovations spectaculaires en matière d’action de la police, notamment par l’adoption d’une approche qui met l’accent sur le maintien de l’ordre dans les lieux publics, la collecte de données et de renseignements, et une attitude proactive envers la criminalité et le désordre. Ces dernières années, cependant, l’hostilité envers la police s’est accrue aux États-Unis, en partie à cause d’une série d’homicides tragiques dans lesquels la police était impliquée dans certaines grandes villes, mais aussi à cause des critiques émises par certains détracteurs, qui viennent principalement de la gauche mais aussi de la droite libertarienne, qui affirment que l’action policière qui cible le désordre dans les lieux publics est coercitive, nuisible à la vie collective, et souvent raciste. Ces critiques considèrent que ce genre d’actions policières est l’antithèse de ce qu’ils appellent police de proximité. Les arguments auxquels souscrivent le plus souvent les détracteurs de la police les empêchent de voir que le genre d’actions énergiques auquel ils s’opposent peut en réalité être une composante de cette police de proximité. L’idée de plus en plus répandue selon laquelle la police de proximité et le maintien de l’ordre seraient en contradiction est une erreur fondamentale.