Vie. Le concept de vie en théorie littéraire

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2023

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Tiphaine Samoyault, « Vie. Le concept de vie en théorie littéraire », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.px2o64


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Tantôt on oppose à la littérature « la vraie vie », tantôt on soutient que la vraie vie, « la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent pleinement vécue, c’est la littérature1 ». Rien de moins théorique a priori que la « vie ». Le terme a longtemps pu paraître archaïque, renvoyant plus aux hagiographies médiévales qu’à des entreprises fictionnelles, voire biographiques. Il a surtout été le repoussoir de la théorie littéraire telle qu’elle s’est instituée – du Contre Sainte-Beuve à la sacro-sainte « Mort de l’Auteur » – contre le programme de l’histoire littéraire reliant l’oeuvre à la vie des écrivains, soumettant l’interprétation à des données biographiques ; tout comme inversement il a pu être le contraire même de l’histoire, ainsi que le rappelle Arnaldo Momigliano dans Les origines de la biographie en Grèce ancienne, avant de devenir ensuite pleinement une catégorie de l’histoire. Le terme a ainsi pu acquérir une fonction et des usages dans la théorie littéraire sans qu’il y ait retour pour autant à la critique biographique. Mais un tournant sémantique s’est opéré, où l’on est passé du terme de vie pensée comme vie de quelqu’un au concept de vie sans complément de nom. Sous l’influence de la philosophie et de l’éthique, dans le sillage de la distinction proposée par Giorgio Agamben entre zoë et bios, de la réflexion sur la « vie bonne » développée par Judith Butler et d’autres théoriciennes du care, la littérature est devenue un espace privilégié pour penser la vie, à la fois parce qu’elle se présente comme une réserve pour la sagesse pratique et parce qu’elle cherche à lui donner un sens ; en retour, la théorie littéraire peut en faire, outre un concept poétique (la vie comme genre littéraire), le concept de la puissance et de la mémoire des oeuvres (vie, survie, organicité des oeuvres dans le temps), et un concept visant à déterminer la portée éthique et la relation de la littérature aux espaces et à l’exercice du vivant.Le développement qui suit envisage successivement ces usages, en gardant pour horizon la question de l’inclusion, légitime ou non, du concept de vie dans la théorie littéraire.

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