Domestic and international tourism, an impossible opposition Tourismes domestique et international, une impossible opposition En Fr

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22 juin 2022

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Résumé En Fr

With the near general closure of borders in 2020, many European states have encouraged their citizens to resort to domestic tourism, i.e., within their borders, to avoid the collapse of an entire section of their economy. Is this the sign of a permanent evolution of the tourism model toward a practice of proximity, as some authors suggest that the crisis linked to COVID-19 could finally put an end to international (over-)tourism, which has been decried for several years? This analysis is subject to debate. By examining the crises of the 20th century and the beginning of the 21st century, this article proposes to understand how the dynamics of international tourism and domestic tourism in Europe have been associated, with a particular focus on the French case. It is a cumulative process (and not an opposing one) that gradually took place during the 20th century in Europe. If international tourism has been systematically perceived as a tool for capturing the foreign currency necessary for post-crisis recovery since the First World War, gradually serving as a model (as with a strategy to move upmarket during the Great Depression), domestic tourism, due to its permanence, has often been used by the tourist actors in order to lay the foundations for international tourism, for example with the investment plans in the second half of the 20th century. In that respect, the study of the long term offers a necessary perspective to better perceive the stakes involved in the management of tourism during the crisis that arose from the COVID-19 pandemic.

Avec la fermeture quasi générale des frontières en 2020, de nombreux États européens ont incité leurs ressortissants à recourir au tourisme domestique, c’est-à-dire à l’intérieur de leurs frontières, afin d’éviter l’effondrement d’un pan entier de leur économie. Est-ce le signe d’une évolution pérenne du modèle touristique vers une pratique de proximité, comme le suggèrent certains auteurs qui estiment que la crise liée à la COVID-19 pourrait enfin mettre un terme au (sur-)tourisme international, décrié depuis quelques années ? Cette analyse fait débat. En interrogeant les crises du XXe siècle et du début du XXIe siècle, cet article propose de comprendre comment ont été associées les dynamiques du tourisme international et du tourisme domestique en Europe, avec un focus particulier sur le cas français. C’est en effet un processus cumulatif (et non opposé) qui se met progressivement en place au cours du XXe siècle en Europe. Si le tourisme international est systématiquement perçu comme un outil permettant de capter des devises nécessaires à la relance post-crise depuis la Première Guerre mondiale, en servant progressivement de modèle (par exemple, montée en qualité durant la crise de 1929), le tourisme domestique, grâce à sa permanence, a souvent été utilisé par les acteurs de terrain afin de poser les bases du tourisme international, par exemple avec les plans d’investissement de la seconde moitié du XXe siècle. En cela, l’étude du temps long offre un éclairage nécessaire afin de mieux percevoir les enjeux de la gestion touristique de la crise née de l’épidémie de COVID-19.

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