22 mai 2017
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Arianna Beatrice Fabbricatore, « L’expression de la danse et le livret de ballet. Questions d’esthétique au XVIIIe siècle », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10670/1.pz1l9c
La question de l’expressivité du corps, de sa capacité à exprimer des passions ou à« raconter une histoire » a interrogé de façon presque subversive notre culture occidentaletraditionnellement fondée sur un dualisme platonicien décrétant la supériorité de l’esprit sur lecorps, de l’intellect sur les sens et centrée sur l’écriture verbale. Dès l’Antiquité, la questiondu langage du corps a été traitée dans le cadre de l’activité de l’orateur où le spectacle muetou aspectus sine voce était considéré comme extrêmement dangereux parce que capable dedépasser la parole et de la rendre inefficace. Aussi dans l’histoire de la pensée occidentale,un discours théorique s’est développé soutenant ou infirmant la légitimité du langage du corpset par la même occasion la capacité de la danse à communiquer autant que la parole. Ladanse, que peut-elle exprimer ? Peut-elle « raconter » ? Est-elle intelligible, traduisible ? Estelle un langage à l’instar du verbal ? Ce sont les questions qui, à travers les siècles, ont sanscesse interrogé la relation entre la danse et le verbal. Dans ce cadre et de façon significative,le « livret de ballet », interface entre la danse et la parole, représente un point privilégié pourétudier cette relation.