31 mai 2024
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Hervé Chappert et al., « L’intensité de la coopération dans les accords coopétitifs », Finance Contrôle Stratégie, ID : 10670/1.pzxkxa
Un nombre croissant d'entreprises adoptent des stratégies de coopétition (coopération et concurrence simultanées), il est donc important de mieux comprendre comment elles sélectionnent leurs coopétiteurs (partenaires-concurrents) et comment elles fixent l'intensité de leur coopération avec ces partenaires-concurrents. Les études précédentes ayant sous-estimé les liens sociaux dans lesquels s'inscrivent les accords de coopétition, cette recherche répond à la question suivante : Comment l'homophilie et la confiance influencent-elles la sélection des partenaires et l'intensité de la coopération dans les accords coopétitifs ? Nous menons une étude de cas multiples pour examiner un réseau de relations coopétitives entre neuf entreprises camerounaises concurrentes dans la distribution de matériel de construction et de génie civil dans la région de Douala (la capitale économique du Cameroun) et nous utilisons les groupes ethniques pour mesurer la notion d'homophilie. Comme toutes ces entreprises ont conclu des accords coopétitifs inter-ethniques et intra-ethniques, nous avons pu étudier l'importance de l'homophilie dans la sélection des partenaires et dans l'intensité de la coopération dans ces accords coopétitifs. Nos résultats montrent, premièrement, que les coopétiteurs préfèrent coopérer avec des concurrents qui appartiennent au même groupe parce qu'ils leur font davantage confiance et craignent moins les tensions coopétitives et les comportements opportunistes. Deuxièmement, nous constatons que l'intensité de la coopération entre concurrents est beaucoup plus élevée dans les accords de coopétition intra-groupes (c'est-à-dire au sein d’un même groupe ethnique) que dans les accords de coopétition inter-groupes (c'est-à-dire entre deux entreprises dont les dirigeants appartiennent à deux groupes ethniques différents). Troisièmement, nous soulignons que la pression des pairs et l'existence de sanctions crédibles renforcent la relation positive entre l'appartenance à un même groupe et la confiance, et donc augmente l'intensité de la coopération entre concurrents.