2024
Cairn
Lucien Calvié, « 1840-1871: Georg Herwegh, das Volk, Preußen und die deutsche Misere », Études Germaniques, ID : 10670/1.pzypqs
La poésie politique liée à la crise du Rhin de 1840 fait-elle revivre en Allemagne celle de 1813-1815, franco- et judéophobie incluses ? Le cas de Georg Herwegh (1817-1875) montre de nettes différences autour de la notion de liberté, du républicanisme, du rapport à la France et du scepticisme à l’égard du nationalisme dominant. C’est à partir de sa glorieuse, puis funeste tournée allemande de 1842 que se cristallisent les positions politiques du poète, surtout au sujet de la Prusse, de l’illusion, alors partagée par beaucoup, d’un possible libéralisme à l’hostilité à une dynastie perçue comme un « ennemi héréditaire » du peuple allemand. Cet antiprussianisme, partagé avec Heine, distingue Herwegh de Freiligrath, pourtant plus docile à l’égard du duo Marx-Engels. Le rapport de Herwegh à la social-démocratie naissante (Lassalle et l’ADAV, puis le SDAP de Bebel et W. Liebknecht) met en lumière la faiblesse et les hésitations du radicalisme petit-bourgeois en Allemagne comme une des sources d’une misère allemande ( deutsche Misere) diagnostiquée par Herwegh lui-même.