29 septembre 2021
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Anne Gebhardt et al., « LE LIANT EN TERRE DES MURS EN MOELLONS DANS L’HABITAT VERNACULAIRE.Exemples des Vosges cristallines et des plaines calcaires de Lorraine et du Mâconnais », HAL-SHS : archéologie, ID : 10670/1.q13pej
L’étude du liant en terre de murs en moellons est très peu mentionnée dans les travaux sur l’habitat vernaculaire traditionnel qui font généralement la part belle aux mortiers et enduits à base de chaux, abondant dans le bâti élitaire urbain, religieux ou castral. Loin d’être exhaustif, cet article propose, au travers d’observations sédimentaires effectuées à l’œil nu et en lames minces, l’étude de liants issus de divers bâtis traditionnels et archéologiques et leur comparaison avec des sédiments naturels alentours. Si l’ancrage fort de l’habitat rural dans le paysage géologique ne fait pas de doutes concernant les pierres du bâti, cette étude confirme l’origine très locale des liants en terre lorsqu’ils sont utilisés. Toutefois, les contraintes économiques et énergétiques (extraction, transport) ne sursoient pas au besoin de matériel de la meilleure qualité possible : on ne prendra pas la terre arable disponible juste en surface par exemple !Au final, l’étude des liants utilisés sur plusieurs siècles pour les agrandissements ou les réparations d’un bâti ancien, pourrait apporter une nouvelle vision sur l’ancrage de l’habitat dans le paysage, voire l’évolution des techniques, de leur prix, de l’usage du bâti ou du statut de ses occupants.Écologique avant l’heure, local, non polluant, peu énergivore et réutilisable à l’infini, le liant à la terre des murs en moellons reste un sujet à explorer.