Comment les fondations façonnent les mouvements sociaux : L’essor de la certification forestière et la construction d’un champ organisationnel

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2018

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Tim Bartley et al., « Comment les fondations façonnent les mouvements sociaux : L’essor de la certification forestière et la construction d’un champ organisationnel », Politix, ID : 10670/1.q3klmr


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Les chercheurs travaillant sur les mouvements sociaux ont montré que le soutien des fondations contribue à détourner ces mouvements de leurs activités radicales au profit d’objectifs plus modérés ; mais les études éclairant le déroulement de ce processus sont sous-représentées. Les recherches existantes se focalisent généralement sur deux aspects : d’une part les choix opérés par les fondations au moment d’attribuer des financements – à savoir la sélection systématique ( cherry-picking) des groupes les moins menaçants –, d’autre part la transformation subie par les groupes subventionnés au fil du temps – à savoir la professionnalisation des groupements militants ( grassroot groups). En revanche, on a jusqu’ici négligé la manière dont les fondations modèlent les mouvements sociaux en construisant ou en restructurant des champs organisationnels dans leur ensemble. Ces activités de « construction de champ » peuvent inscrire des organisations de mouvements sociaux dans de nouveaux contextes et les mobiliser pour de nouveaux projets, canalisant ainsi de façon plus complexe qu’il n’y paraît leur activité de revendication. Cette idée est illustrée par le cas de la certification forestière, forme de gestion inventée dans les années 1990 pour offrir une alternative modérée et fondée sur le marché aux boycotts environnementaux plus offensifs. À partir de données quantitatives et qualitatives, il sera ici montré comment les fondations ont coordonné leurs attributions de fonds pour mettre en place un champ propre à la certification forestière, ont mobilisé dans ce but des associations militantes et utilisé le levier de la protestation pour faire advenir leur projet.

Social movement scholars have demonstrated that foundation patronage channels social movements away from radical activities toward moderate goals, but accounts of how this process occurs are underdeveloped. Existing research typically focuses on foundations’ differential selection of grant recipients (i.e., “cherry-picking” nonthreatening groups) and transformation of particular recipient organizations over time (i.e., professionalizing grassroots groups). Scholars have overlooked ways in which foundations shape social movements by building or restructuring entire organizational fields. Foundation-led “field-building” activities may embed social movement organizations (SMOs) in new contexts and enroll them in new projects, thus channeling protest in subtle ways. This argument is illustrated with the case of forest certification—a form of governance created in the 1990s as a moderate, market-based alternative to disruptive environmental boycotts. Drawing on qualitative and quantitative data, I show how foundations coordinated their grant-making to build a field of forest certification, enrolled social movement organizations in this project, and used the leverage of protest to further their fieldbuilding agenda.

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