Les préparations anatomiques sèches, de l’outil pédagogique à la curiosité: Les mannequins anatomiques du Dr Auzoux

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Catherine Voison, « Les préparations anatomiques sèches, de l’outil pédagogique à la curiosité: Les mannequins anatomiques du Dr Auzoux », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10670/1.q4h01b


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Les préparations anatomiques sèches du Dr. Auzoux, de l’outil pédagogique à la curiosité Avant que n’apparaissent, la radiographie, la microscopie et les techniques numériques d’imagerie médicale, l’observation et l’étude du corps humain, d’un point de vue anatomique et pathologique nécessitaient le recours aux dissections. Dès la fin du XVIIIe siècle, la préparation des pièces anatomiques par les prosecteurs va s’accompagner de procédés techniques de conservation et de reconstitution du corps humain et de ses appareils internes. Il en va ainsi des techniques de conservation en fluide (dans le formol), de la céroplastie, des cires anatomiques, des techniques qui visaient à reproduire le plus fidèlement possible corps et organes. Ces reconstitutions du corps humain formaient un support pédagogique indispensable aux étudiants et participaient aux progrès de la médecine et de la chirurgie. A la fin du XIXème siècle, les préparations anatomiques sèches qui faisaient la richesse des collections des écoles de médecine, tombèrent en désuétude et firent la fortune des spectacles forains. Véritables cabinets de curiosités et d’horreurs, les écorchés et les cires anatomiques et pathologiques fascinaient et attiraient les profanes curieux qui venaient assister au spectacle de toutes sortes d’artefacts humains mis en scène. Aujourd’hui, de telles curiosités anatomiques ressurgissent dans l’art contemporain. Leur facture s’apparente aux procédés techniques de préparation des pièces anatomiques sèches d’Honoré Fragonard (les écorchés) qui alliaient pédagogie et esthétique (Honoré Fragonard). Véhiculant un goût pour l’extraordinaire, l’horrible comme au temps des spectacles forains, les « formolariums » de Damien Hirst et les plastinats de l’artiste prosecteur Gunther von Hagens exposent à nouveau le corps dans sa froideur anatomique. Nous tenterons d’analyser les enjeux de ce retour à des procédés techniques qui mettent le corps et ses organes en vitrine rappelant les écorchés et les cires anatomiques du siècle des Lumières. Du scalpel (dissection, autopsie), en passant par l’appareil photographique, les rayons X, le microscope, les appareils d’IRM, la conquête d’une connaissance de plus en plus approfondie de la biologie humaine a permis de faire la lumière sur la complexité des mécanismes biologiques. Le regard hautement outillé des biologistes et des médecins a-t-il pour autant effacer le corps de chair au point que quelques artistes s’en emparent à nouveau pour produire des curiosités anatomiques dont la valeur spectaculaire, et la portée pédagogique demeurent contestables?

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