The "Correspondance littéraire" of Grimm et Meister from 1776 to 1789: A periodical for enlightened monarchs between the American War of Independence and the French Revolution La Correspondance littéraire de Grimm et Meister de 1776 à 1789: Écrire et lire un périodique des princes éclairés d’une révolution à l’autre En Fr

Résumé En Fr

In the XVIIIth century, the "Correspondance littéraire" was a handwritten secret periodical intended for a small group of European monarchs who considered themselves to be enlightened. It contained the latest news and information on French literary publications and Parisian cultural events and trends.As such, it presents a unique view of the social and ideological position of intellectuals during that period, and their attitude towards the theory of enlightened absolutism.The reader is implicitly involved in the text as the periodical strives to reflect both the image of its subscribers, as well as current political and social upheavals in a subtle but revealing way.As the great philosophers of the enlightenment died (Rousseau, Voltaire, Diderot), enlightened absolutism fell into decline and could no longer be considered as a viable political solution, how could the "Correspondance littéraire" portray the American War of Independence and the French Revolution?

Au XVIIIème siècle, la "Correspondance littéraire" est un périodique manuscrit et clandestin exclusivement destiné à un petit cercle de princes européens qui se prétendent éclairés. Ces nouvelles à la main sur l’actualité culturelle parisienne offrent un témoignage exceptionnel sur la représentation du statut social et idéologique de l’intellectuel et sur les rapports qu’il peut entretenir avec la théorie de l’absolutisme éclairé.À une époque où le journalisme devient un métier à part entière, la Correspondance littéraire évoque fréquemment les conditions de sa production, explicite ses choix éditoriaux. Au fil des articles, les évocations du lecteur révèlent aussi qu’un des enjeux est de tendre aux illustres abonnés un miroir reflétant la perception de leur image, de leur pays et de leur politique dans l’élite de la société parisienne ou dans l’actualité littéraire.Au crépuscule des Lumières, lorsque les grandes figures de la philosophie disparaissent et que le bilan de l’absolutisme éclairé s’avère plutôt mitigé, comment la Correspondance littéraire évoque-t-elle les révolutions de 1776 et surtout de 1789 ? Comment préserve-t-elle son identité de périodique littéraire des princes dans cette période confusion du politique et du culturel ?