1 décembre 2022
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Grégory Salle, « On the ‘Global Sand Crisis’: From Capital Accumulation to Ecological Planning », HAL-SHS : sociologie, ID : 10.31389/jied.123
Contre la perception courante du sable comme un matériau abondant, sinon inépuisable, l’idée d’une « crise mondiale du sable » s’est imposée comme un problème public au cours de la dernière décennie. Un rapport de 2014 publié sous le patronage du PNUE, suivi cinq ans plus tard d’une publication plus complète, a été au cœur de ce processus. En faisant prendre conscience d’un double enjeu — risque inattendu de pénurie de sable, d'une part, impact environnemental néfaste de l’exploitation (illégale) du sable, de l'autre —, ces documents « officiels » ont fortement influencé le cadrage dominant de la question, dans les médias et même la littérature scientifique. Cet article montre qu'en dépit de ses mérites ce cadrage est incomplet, voire biaisé. Mettant l’accent sur les conséquences au détriment des causes, il néglige les rapports sociaux et les relations géopolitiques, ne reliant guère la surconsommation de sable à la dynamique du capital. De plus, il véhicule un point de vue légaliste qui néglige le fait qu’à la racine du problème se trouve la marchandisation des ressources naturelles, c’est-à-dire le système économique normal et légal.