5 juin 2024
Jean-Clément Ullès, « L’intermodalité dans les mobilités locales : état des lieux et propositions d’aménagement, le cas du bassin de mobilité montpelliérain », HAL-SHS : géographie, ID : 10670/1.q6vi5s
L’intermodalité, définie comme une organisation des transports qui combine différents modes pour réaliser un déplacement, est un levier d’action pour promouvoir les mobilités durables et engager le report modal depuis la voiture. En effet, la combinaison des réseaux de transport améliore l’accessibilité des usagers mais entraîne une correspondance, ce qui est pénalisant dans le choix modal. L’intermodalité est au cœur des politiques publiques de mobilité à l’échelle européenne, française et locale, dont l’aménagement des pôles d’échanges multimodaux est le reflet depuis une trentaine d’années. Dans le cas de l’aire urbaine montpelliéraine, force est de constater que l’intermodalité est faiblement mobilisée (3,5% de pratiques d’après la dernière EDGT en 2014), dans un contexte de forte dépendance du périurbain à la voiture. L’analyse de l’offre intermodale des transports collectifs, fondée sur des méthodes quantitatives à partir des nouvelles données de mobilité GTFS, révèle de fortes contraintes pesant sur les services intermodaux. D’une part, la coordination des horaires est souvent défaillante ce qui allonge les temps de parcours. D’autre part, la qualité de service des autocars régionaux répond difficilement aux besoins des navetteurs dans l’optique d’un report modal depuis la voiture (faibles fréquences, temps de parcours pénalisants, terminus en périphérie de Montpellier ce qui crée une correspondance supplémentaire). Enfin, la comparaison des temps de déplacement démontre que la voiture reste presque toujours la plus rapide, même en situation d’heure de pointe, sauf lorsqu’une desserte TER est disponible. L’évaluation de la performance de l’offre des transports collectifs dans le bassin de mobilité montpelliérain débouche sur des propositions d’aménagement pour améliorer l’intermodalité et l’accessibilité des usagers dans le périurbain. Parmi elles, les cars à haut niveau de service (CHNS) pourraient répondre aux attentes des habitants.