Figures d’endormis et théories du sommeil de la fin du Moyen Âge à l’aube de l’époque moderne : Le sommeil profond et ses métaphores dans l’art de la Renaissance Representations of Sleepers and Theories of Sleep from the Late Medieval to the Early Modern Period Fr En

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12 décembre 2015

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Marina Seretti, « Figures d’endormis et théories du sommeil de la fin du Moyen Âge à l’aube de l’époque moderne : Le sommeil profond et ses métaphores dans l’art de la Renaissance », Theses.fr, ID : 10670/1.q8rea7


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Le sommeil profond, distinct du rêve qu’il accompagne, a bien souvent été occulté par ce dernier au sein des études philosophiques et historiques. La présente recherche, consacrée aux figures d’endormis et aux théories du sommeil à la Renaissance, propose de combler en partie cette lacune en partant de l'hypothèse selon laquelle le sommeil profond, bien qu’il échappe à la conscience, n'en demeure pas moins chargé de sens et de valeurs. L’imaginaire bifurque pour créer, en lieu et place d’une absence de connaissance, une source vive de métaphores. Placé au confluent des traditions chrétiennes et païennes, l’art de la Renaissance offre à l’interprétation une multiplicité de figures endormies. Métaphores visuelles, pétries par la littérature de l’époque, nourries de théories qu’elles transforment en retour. À travers elles, dormir constitue bien souvent l’indice du péché, car « l’oisiveté est mère de tous les vices ». Mais, la métaphore change avec la pose du dormeur, son lieu et son environnement également. Selon les œuvres, le sommeil devient l’emblème de l’enfance ou de la vieillesse (premiers et derniers sommeils), une métaphore d’ignorance et d’oubli (sommeil léthéen), la figure du secret et de la foi (repos contemplatif), du désespoir et de la mélancolie (sommeil de tristesse), de l’amour céleste et du ravissement (vacance de l’âme) ou bien du rapt et de la volupté (érotisme léthargique). L’énigme du sommeil donne forme aux questions insolubles qui ne cessent de nous mettre en éveil : images léthargiques de bonheur, d’amour et de mort qui n’en finissent pas de hanter l’imaginaire contemporain, « métaphores absolues » dont l’histoire ne cesse de s’inventer.

Scores of historical and philosophical studies have been devoted to dreams. However, the notion of deep sleep (as opposed to dreams) seems to have been thoroughly neglected. The present study attempts to fill this gap by analyzing representations of sleepers and theories of sleep in the Renaissance. My working hypothesis is that even though deep sleep appears to be located outside of the realm of consciousness, it amounts nonetheless to a heavily determined notion, both semantically and axiologically. Sleep seems to offer a form of imaginative diversion, as the absence of knowledge gives free rein to fanciful metaphors. At the crossroads of Christian and pagan traditions, Renaissance art offers a cornucopia of representations of sleep. They constitute visual metaphors, deeply influenced by the literature and theoretical writings of the period, on which they had in turn a tremendous impact. Thus, sleep is often equated with sin, as « idle hands are the devil's workshop », but its meaning also depends on the sleeper's attitude, location and context. For instance, sleep can be depicted as an emblem of early childhood or old age (first or last sleep), a metaphor for oblivion (Lethean sleep), a figure of ecstasy and faith (contemplative rest), an image of melancholy (sleep of sadness), of spiritual rapture (vacation of the soul) or sensual ravishment (lethargic eroticism). Whichever the case, sleep always remains an enigma, a Protean concept assuming the shape of virtually unanswerable questions : lethargic images of happiness, love and death that are still haunting the contemporary imagination, « absolute metaphors » constantly reinventing themselves and their history.

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