18 mars 2014
Améziane Ferguene et al., « Microcrédit et développement territorial à petite échelle : Analyse à partir de cas empiriques à Larache et Tanger (Maroc) », HAL-SHS : économie et finance, ID : 10670/1.qa4rc8
Les professionnels du microcrédit comme ceux du développement territorial visent un développement socioéconomique basé sur le travail et les ressources propres des populations bénéficiaires. Il semble donc naturel d’étudier les relations entre cet instrument de financement d’une part, et cette approche du développement d’autre part. De nombreuses études indiquent que le microcrédit a une réelle utilité sur le plan de la lutte contre la pauvreté, mais qu’il est loin de constituer un outil miracle en matière de développement. Qu’en est-il lorsqu’il est mis en œuvre dans des territoires particulièrement défavorisés ? Trois projets de développement de territoires d’échelle restreinte, menés au Maroc de 2008 à 2011 et fondés en partie sur ce mode de financement, offrent l’opportunité d’étudier la pertinence de cet outil, ainsi que l’influence de la petite taille du territoire concerné. Il ressort de ces expériences que le microcrédit ne constitue pas la formule appropriée pour toucher les populations les plus pauvres, dont le revenu est irrégulier. En effet, il impose une astreinte forte : le remboursement régulier de traites, qui peut vite devenir insupportable pour ces populations fragiles. La petite taille du territoire cible constitue quant à elle une contrainte supplémentaire pour la réussite du programme. Toutefois, un tel obstacle n’est pas insurmontable pour peu, d’une part, que les bénéficiaires du microcrédit ne représentent pas une part trop élevée de la population totale de ce territoire et, d’autre part, qu’ils soient capables de faire face régulièrement aux traites.