2004
Cairn
Garik Galstyan, « Les minorités russes dans le Sud-Caucase : Une diaspora en voie d'extinction », Le Courrier des pays de l'Est, ID : 10670/1.qaffhu
L’apparition des Russes au Sud-Caucase remonte au début du XIXe siècle, époque durant laquelle les territoires actuels de l’Arménie, de l’Azerbaïdjan et de la Géorgie furent rattachés à l’Empire russe. Par le biais des migrations russes, le gouvernement tsariste était désireux de renforcer la sécurité des nouvelles frontières et de contribuer au développement économique de la région. Pendant les premières décennies de la période soviétique, les Russes s’installèrent massivement dans les grandes villes où la mise en œuvre des plans quinquennaux s’était traduite par l’ouverture de nombreux chantiers. Dès les années 1970, ce mouvement s’est ralenti, pour cesser définitivement en une décennie. Le départ à grande échelle des Russes du Sud-Caucase a commencé en 1988. En 2000, la région avait perdu 72 % de sa population russe. Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène : conflits ethniques, crise économique, montée du nationalisme des peuples titulaires, restrictions apportées à l’usage de la langue russe, évacuation des bases militaires russes, non existence de la double citoyenneté ou sentiment d’être exclu, faute de pouvoir participer à la vie économique et politique. A l’aube du XXIe siècle, l’exode des Russes s’est considérablement ralenti. Actuellement, ceux qui sont restés ont tendance à se regrouper et à revendiquer certains droits. Mais si la Russie est gagnante, avec le retour d’une population instruite, elle est perdante sur le plan géopolitique, sa diaspora dans le Sud-Caucase étant désormais trop faible pour lui permettre, à travers elle, d’exercer une influence dans cette région stratégique.