2008
Hélène Tropé, « « La confrontation du roi, des nobles et des paysans dans La serrana de la Vera de Luis Vélez de Guevara » (communication à la journée d’études du Centre Supérieur de la Renaissance sur : Les figures du conflit dans le théâtre européen de la Renaissance, Tours, mars 2008), Études Epistémè, n° 14, automne 2008, p. 19-30 (www.etudes-episteme.org). », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.qat6c4
Écrite en 1613, la tragédie La serrana de la Vera de Vélez de Guevara se présente à première vue comme l’un des nombreux drames espagnols classiques de l’honneur paysan. Cependant cette pièce s’écarte du dénouement conventionnel de ces pièces dès lors que le militaire qui a abusé de la jeune montagnarde ou serrana est mis à mort, non par la communauté paysanne comme dans ces pièces, mais par la jeune fille elle-même, qui s’enfuit dans la montagne et, devenue femme bandit, met à mort les hommes qu’elle y rencontre. Le roi, loin de lui accorder son pardon pour le meurtre du noble abusif, la fait exécuter. Ce dénouement violent pose la question du sens de cette œuvre singulière où la victime est châtiée. Notre hypothèse est que cette tragédie sert à illustrer les dangers qu’incarne cet étrange personnage androgyne de femme sauvage, figure de mère-ogresse, que seule le monarque, tiers viril et civilisateur, parvient à éliminer afin de restaurer l’Ordre et la Loi.