La modification sartrienne du transcendantal: Sortir de l’idéalisme pour décrire l’existence concrète

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4 juin 2022

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Michaël Crevoisier, « La modification sartrienne du transcendantal: Sortir de l’idéalisme pour décrire l’existence concrète », HAL-SHS : philosophie, ID : 10670/1.qbv04o


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Résumé Fr

Nous proposons de montrer qu’un des intérêts phénoménologiques de l’œuvre de Jean-Paul Sartre est de proposer une critique et une sortie de l’idéalisme transcendantal qui n’implique pas un abandon du transcendantal mais une modification de son sens husserlien. Cette critique de l’idéalisme est rendue possible par la découverte d’un nouveau type d’expérience : la conscience irréfléchie, c’est-à-dire non positionnelle de soi, consistant dans la révélation du mondain indépendamment de toute structure égoïque. Ainsi, le problème de la connaissance n’est plus celui de la réduction du monde à un contenu de conscience ou aux conditions a priori de possibilité de sa constitution, mais consiste à comprendre ce que doit être la conscience pour que le fait d’être conscience implique la présence du monde. Le mondain s’oppose toujours au transcendantal, mais il ne s’agit plus de régresser du premier vers le second, ou de reconstruire le premier à partir du second. Chez Sartre, le transcendantal est évidé, il ne désigne plus que la spontanéité pure de la manière d’être conscient de ce qui apparaît. Par conséquent, l’enjeu n’est plus d’analyser le transcendantal, mais au contraire de décrire la réalité de l’existence concrète de l’homme, de telle sorte que seul le fait d’affirmer que doit exister une conscience pure puisse rendre raison de la description. En suivant la manière dont Sartre répond à ce nouvel enjeu, nous mettrons l’accent sur deux modifications de la phénoménologie husserlienne : 1) le fondement de la connaissance ne se trouve plus dans la transcendance d’un ego pur, mais dans l’immanence du simple fait d’être conscient ; 2) les conditions de possibilité de l’expérience ne sont plus d’ordre eidétiques, mais ontologique, ce qui suppose de justifier une déconnexion entre l’être et le phénomène sans retomber dans un réalisme empirique. De ces deux modifications nous montrerons qu’il est possible de déduire une phénoménologie transcendantale qui tend à ne plus être idéaliste. Nous conclurons en explicitant la raison de cette « tendance » : la dynamique de l’œuvre sartrienne consiste à avancer continument en direction de l’existence concrète au risque du réalisme, tout en tenant la distinction entre le transcendantal et le mondain grâce à l’expérience de la conscience irréfléchie.

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