2018
Jacqueline Nacache, « « Any Dance You Can Do I Can Do Better : Gene Kelly et la quête de la perfection » », HAL-SHS : histoire de l'art, ID : 10670/1.qcp1sd
Lorsque, dans Singing in the Rain, Kathy Selden/Debbie Reynolds se moque du jeu outré des acteurs muets, Don Lockwood/Gene Kelly est mortifié, mais réellement troublé par l’accusation. L’échec du Duelling Cavalier parlant lui fait exprimer ses doutes : « I’m a museum piece… I’m no actor. I never was. Just a lot of dumb show ». Ces doutes semblent ceux de Gene Kelly sur lui-même. Est-il devenu un acteur en passant de la scène à l’écran ? n’est-il resté que l’homme à tout faire surdoué d’un genre répétitif (« If you've seen one, you've seen them all »)? Sa réponse est Singin’ in The Rain : un spectacle en forme de manifeste artistique, joyeux mais radical, car Kelly y pose comme principe quasi théorique la recherche d’absolue perfection qui le caractérise. Ce faisant, il estompe la frontière entre Broadway et Hollywood et en propose, dans son jeu dansé comme dans ses danses jouées, la plus éclatante des synthèses.