4 septembre 2023
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Basile Tastet, « Fondements du cinéma métaphysique à partir d’une lecture de Merleau-Ponty », DUMAS - Dépôt Universitaire de Mémoires Après Soutenance, ID : 10670/1.qcrqg1
L’existence d’un genre cinématographique communément appelé « cinéma métaphysique » témoigne d’une certaine contiguïté entre le cinéma et la philosophie. Cette proximité est relatée par de nombreuses études portant sur l’ontologie du cinéma. Maurice Merleau-Ponty est un auteur fondamental pour penser ce rapprochement au sens où il propose une nouvelle définition de la métaphysique, ancrée dans l’être-au-monde corporel de l’homme, et non pas dans des essences suprasensibles. Par ailleurs, Merleau-Ponty fournit une réflexion novatrice sur le septième art et il lui a consacré une étude particulière. Il a notamment insisté sur la nouvelle compréhension du mouvement que nous présente le cinéma : une kinesthésie qui exprime une intentionnalité subjective et incarnée, une activité de l’œil et de l’esprit qui ne se réduit pas à de simples déplacements corporels. L’analyse phénoménologique de l'expérience cinématographique a été poursuivie par Vivian Sobchack, pour laquelle le film n’est pas seulement un objet vu, mais aussi un sujet voyant, qui dispose de sa propre intentionnalité. Le spectateur n’est pas un sujet passif : il devient le co-constructeur des signes et de la signification. Par ailleurs, le corps du spectateur et le film forment une unité dialogique et dialectique, pris dans la réversibilité de la perception et de l’expression qui caractérisent l’expérience filmique. Nous nous sommes appuyé sur l’analyse de plusieurs réalisations afin de montrer que le cinéma métaphysique s’inscrit au cœur d’un système ouvert. La nature énigmatique de ce système provoque un engagement herméneutique et subjectif avec le spectateur sur des thématiques proprement existentielles.