2001
Cairn
Mylène Dufour, « Comparaison de l' « activité d'immobilité » [Χν≅ργεια 3κινησbας] et du repos en Ethique à Nicomaque VII 15, 1154 b 21-31 », Les Études philosophiques, ID : 10670/1.qd29sy
Il s’agit d’approfondir la comparaison de l’ « activité d’immobilité » [Χν≅ργεια 3κινησBας] au repos en Éthique à Nic. VII 15, 1154 b 21-31, et en cela de montrer en quoi ils sont identiques et en quoi ils sont différents. Le point de départ est que Aristote vise avant tout l’activité du premier moteur et qu’il a conçu tout d’abord l’ « activité d’immobilité » pour expliquer la continuité éternelle du mouvement du ciel. Cela conduit naturellement à la Physique où le premier moteur et le repos sont définis. Le passage le plus important est certainement VI 8, 239 a 23 - b 4 où les deux sont également traités. Mais c’est aussi un des passages les plus litigieux, car la lecture proposée dans cet article n’est pas celle qui est proposée généralement par les traducteurs et commentateurs qui ne rattachent pas ce passage à ce qui précède, mais le considère comme une préfiguration du chapitre 9 où se trouvent exposés les problèmes de Zénon. Une grande part de l’article est consacrée à l’analyse de leur lecture, afin de redonner à ce passage la position clé qu’il mérite comme un jalon sur le chemin qui conduit à poser l’éternelle immobilité du premier moteur à la fin de la Physique. Ce passage est crucial, car Aristote y distingue l’activité du premier moteur immobile du repos en l’affirmant « dans l’instant » comme il l’avait fait d’ailleurs en Éthique à Nic. X 3, 1174 b 9 en distinguant l’ « activité d’immobilité » du mouvement. L’une des thèses avancées dans cet article est que seule l’instantanéité permet à cette activité d’être principe d’éternité.