La baisse des charges en France. Un bon compromis entre emploi et productivité

Résumé Fr

Nous proposons une maquette du marché du travail français à temps complet sur le segment des moins qualifiés, tenant compte des interdépendances entre offre et demande de travail et dans laquelle les distributions de salaire et de productivité sont endogènes, résultat d'un jeu stratégique entre entreprises. La reproduction de la distribution observée des salaires nous permet d'identifier précisément les paramètres structurels liés à la fonction de production et au comportement d'investissement en capital humain. Nous montrons que la politique d'exonération des charges patronales décidée en 1995 et 1996 aurait permis de diminuer le chômage des non-qualifiés de deux points. Parce que cette baisse du coût du travail entraîne plus de créations de postes et donc de concurrence entre les firmes pour attirer les travailleurs et parce qu'elle ne concerne que la frange inférieure de la distribution des salaires, la qualité moyenne des postes de travail dans l'économie est détériorée, diminuant la productivité moyenne du travail. Si cet effet est cependant plus que compensé par la forte augmentation de l'emploi, ce qui se traduit par une augmentation de la production, sa prise en compte permet de nuancer l'appréciation généralement dressée au regard d'indicateurs de surplus budgétaires. Toutefois, la réforme implémentée apparaît comme un bon compromis entre une baisse du coût du travail ciblée au niveau du Smic et une réduction uniforme sur l'ensemble des salaires des non-qualifiés, même si une réforme utilisant la même enveloppe budgétaire ex ante sur un intervalle plus large (jusqu'à 1,4 fois le Smic) est plus efficace en gérant mieux le dilemme entre emploi et productivité.

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