2019
Cairn
Jean-Marc Chaumet, « Les routes de la soie agricoles : quelle place pour la Méditerranée ? », Confluences Méditerranée, ID : 10670/1.qhlofp
La Chine fait face à une dépendance alimentaire croissante qui l’a obligée à revoir sa politique agricole. Sa nouvelle stratégie repose sur l’arrêt de la logique productiviste, pour ménager l’environnement, sur une montée en gamme des productions et sur une sécurisation des importations agricoles, reconnues comme nécessaires. À travers l’initiative des nouvelles routes de la soie, la Chine cherche notamment à mettre en place le volet international de cette nouvelle politique. Si le pourtour méditerranéen n’est pas pris en considération tel un ensemble homogène par la diplomatie et acteurs économiques chinois, les pays sont ciblés en fonction de leur potentiel agricole et de leur situation économique. La Chine privilégie la présence commerciale et affiche encore un excédent agricole avec la majorité des pays bordant la Méditerranée, mais commence à développer une coopération agricole qui lui permet de renforcer ses liens politiques et son image tout en espérant réduire les tensions sur les marchés internationaux. À l’inverse, avec la France, l’Espagne et l’Italie, la Chine trouve une source d’approvisionnement et de savoir-faire qui comble une partie de ses manques. La deuxième économie mondiale ne néglige donc aucun pays dans cette région du monde et tente de tirer parti de chacune de leur caractéristique pour satisfaire ses objectifs agricoles.