2021
Cairn
Julien Ortin, « La défense de rupture est-elle toujours pertinente ? », Les Cahiers de la Justice, ID : 10670/1.qibyyp
Dans cet article, l'auteur ayant soutenu une thèse portant sur le militantisme dans la profession d'avocat, s'interroge sur l'opportunité de recourir à une défense politique de rupture dans les procès qui traitent d'affaires terroristes contemporaines. Si une telle défense peut sembler tentante, elle n'est plus réellement opportune. La défense de rupture doit en effet convaincre l'opinion publique puis le juge qu'il existe une autre façon de concevoir les faits qui sont reprochés à l'accusé. Or, un tel travail de recontextualisation est impossible et inaudible dans le cas spécifique du terrorisme djihadiste fortement politisé. En outre, la défense de rupture s'inscrit dans une lutte contre le droit perçu par une majorité comme une arme de domination de la classe dominante. Or, le droit est désormais conçu comme une arme qu'il est au contraire possible de mobiliser contre l'État et l'utilisation au rabais qu'il tend à produire des droits de la défense.