De quelques catégories androcentriques en polonais contemporain

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Henri Menantaud, « De quelques catégories androcentriques en polonais contemporain », HAL-SHS : linguistique, ID : 10670/1.qihaxz


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Of some androcentric categories in contemporary Polish. In Polish the relation between the human-masculine gender and other genders is asymetric. Since the grammatical concept of human-masculine gender and the semantic notion of a male human being are closely interrelated in Polish, this fact can be described as the grammaticalization of a "virile" vs. "non-virile" opposition. We shall call this phenomenon grammatical androcentrism. The androcentrism in Polish grammar manifests itself in subject and object marking in the plural as well as through several inflectional categories which are morphologized only in the human-masculine gender. Among such categories we shall cite depreciativity (Saloni, 1988), mixity (Menantaud, 2002-2003 ; 2004), definiteness (Decaux, 1964) and henceforth matrimoniality, since we think that it is possible and profitable to describe such forms as Janostwo "John and his wife", wujostwo "uncle and his wife", etc. as inflected forms of human-masculine nouns respectively, JAN "John", WUJ "uncle", etc. A noticeable consequence of our conception is the probable disappearance of P1 (Saloni, 1976) or human-plurale-tantum (Menantaud, 2002) gender from the inventory of Polish grammatical genders.

En polonais, l'archigenre (appelé par certains " genre ") masculin se subdivise morphosyntaxiquement en trois genres (appelés par certains " sous-genres "), à savoir : masculin-humain (ex. PAN " monsieur "), masculin-animal (ex. PIES " chien ") et masculin-inanimé (ex. DOM " maison "). Le genre masculin-humain entretient avec tous les autres genres une relation asymétrique (Karwatowska et Szpyra-Kozłowska 2005, Łaziński 2006). Dans la mesure où le concept grammatical de genre masculin-humain entretient une relation assez étroite avec la notion sémantique d'être humain de sexe mâle (Decaux 1962-1963/2002 : 89), ce que l'on observe en polonais peut être décrit comme une grammaticalisation de l'opposition " viril " vs " non-viril ". A ce phénomène nous donnons le nom d'androcentrisme grammatical. L'androcentrisme de la grammaire polonaise se manifeste notamment à travers le marquage différentiel du sujet et de l'objet au pluriel. Mais il se manifeste également à travers un phénomène souvent passé sous silence et rarement interprété à la lumière du concept d'androcentrisme, à savoir l'existence de toute une série de catégories flexionnelles qui ne reçoivent une expression morphologique positive qu'au genre masculin-humain. Au nombre de ces catégories nous pensons pouvoir citer la dépréciativité (Saloni 1988), la mixité (Menantaud 2002-2003, 2004), la définitude (Decaux 1964) et, désormais, la matrimonialité. Il nous apparaît en effet que les formes du type Janostwo " Jean et son épouse ", wujostwo " oncle et son épouse ", etc. peuvent être elles aussi décrites avec profit comme des formes fléchies des substantifs masculins-humains, respectivement, JAN " Jean ", WUJ " oncle ", etc. L'une des conséquences annexes les plus remarquables de cette conception est la possible disparition du genre P1 (Saloni 1976) ou " plurale tantum masculin personnel " (Menantaud 1989) de l'inventaire des genres grammaticaux polonais.

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