6 mai 2014
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Gisèle Leyicka Bissanga, « Michel Butor : du roman à l'effet romanesque », HAL-SHS : littérature, ID : 10670/1.qnjm0g
L’œuvre de Michel Butor se singularise par la traversée des genres dont elle dévoile les limites. Se référant à la classification générique héritée du XIXème siècle, la critique littéraire divise souvent cette œuvre en poèmes, romans et textes inclassables, tout en affirmant l’idée d’un abandon de la forme romanesque après 1960. Pourtant, c’est le choix de la forme englobante d’un texte hybride, qui va désormais déterminer le genre.La première partie de la thèse étudie la mutation des formes littéraires dans l’œuvre de Michel Butor. Il s’agit d’examiner la question du choix du genre romanesque par l’écrivain. L’hybridisation générique sera un mode d’expression artistique privilégié, dans la mesure où la recherche de nouveaux aspects de la poétique butorienne montre qu’elle est contaminée par la métaphore théâtrale. Nous verrons donc l’interaction entre roman et théâtre radiophonique à travers la lecture de Mobile. Étude pour une représentation des États-Unis, Réseau aérien. Texte radiophonique et 6 810 000 litres d’eau par seconde. Étude stéréophonique.La deuxième partie traite de la dramaturgie et met en lumière les aspects radiophoniques de l’œuvre postromanesque à travers les différents niveaux de lecture dégagés par Patrice Pavis (Discursif, Narratif, Actantiel, Idéologique et Inconscient), et le système de la mise en scène en rapport avec le studio d’enregistrement. La notion d’ « effet romanesque » sera ainsi le résultat d’une hantise de la forme romanesque produite par la lecture.La troisième partie étudie la prose poétique du théâtre radiophonique et les structures inconscientes et idéologiques, en s’appuyant sur l’importance du discours oral qui dévoile l’ambiguïté entre la forme (le théâtre radiophonique) et l’attitude de l’individu et du groupe, marquée par l’incapacité de transmettre une perception cohérente du monde à cause de leurs préjugés.