2022
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Catherine Boulianne-Simard, « Liens entre l’insatisfaction corporelle à l’adolescence et la satisfaction dans les relations conjugales à l’âge adulte », Constellation - Université du Québec à Chicoutimi, ID : 10670/1.qql2n7
À l’époque d’Instagram, de Facebook, de Snapchat et d’autres réseaux sociaux, la préoccupation des adolescents pour leur image corporelle est un phénomène bien connu. De nombreux chercheurs s’intéressent à cette réalité, surtout en raison du rôle significatif de l’insatisfaction corporelle en tant que facteur de risque sur le développement de problèmes physiques et psychologiques (p. ex., dépression, anxiété, troubles alimentaires, idéations suicidaires, etc.). Peu d’études ont toutefois considéré les conséquences à long terme de cette insatisfaction dans les relations intimes. Pourtant, la satisfaction conjugale apparait également être un sujet d’actualité alors que l’on entend beaucoup parler de violence conjugale et de séparation. Dans ce contexte, une analyse des données de l’Enquête longitudinale auprès des élèves saguenéens et jeannois (ELESJ) a été réalisée afin de mieux comprendre les liens entre la trajectoire d’insatisfaction corporelle à l’adolescence et la satisfaction dans les relations intimes à l’âge adulte. Cette base de données comprenait les données des participants ayant complété au moins 3 des 4 temps de suivi, à 16, 18, 24, ou 26 ans. Au total, la base de données comprend 285 participants en couple (66.7% de femmes). L’image corporelle a été mesurée aux quatre premiers temps de mesure, et la satisfaction conjugale (comprenant l’ajustement dyadique, la passion, l’engagement et l’intimité), a été mesurée à 26 ans. Des analyses de courbe de croissance latente ont été réalisées, en contrôlant pour le sexe et l’indice de masse corporelle. Les résultats de ces analyses indiquent que l’insatisfaction corporelle a diminué dans le temps de 14 à 24 ans (-0,373 p = .004). De plus, ils permettent de constater que l’insatisfaction corporelle à 14 ans était associée négativement à la satisfaction dans les relations conjugales à 26 ans (-0,333 p = 0.004). Toutefois, l’évolution de l’insatisfaction corporelle dans le temps (la trajectoire entre 14 et 24 ans) n’était pas liée à la satisfaction conjugale. Ces résultats sont intéressants puisqu’ils suggèrent que des interventions plus ciblées pour promouvoir une meilleure satisfaction corporelle à l’adolescence pourraient avoir des impacts à long terme et permettre une meilleure satisfaction dans leurs relations amoureuses à l’âge adulte.