L’élevage des pigeons et les anciens pigeonniers dans le village de Limans

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8 mars 1991

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Enquêtes sur la relation entre les hommes et les pigeons dans les Alpes-de-Haute-Provence

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Laurence Miceli-Nicolas et al., « L’élevage des pigeons et les anciens pigeonniers dans le village de Limans », Ganoub, archives sonores de la recherche, ID : 10670/1.qqobz4


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Marie-Louise Caton (fille d’agriculteur) et son mari, possédaient une ferme à Limans dans laquelle se trouvait un pigeonnier. Il était “ordinaire” selon elle, contrairement à certains que l’on peut trouver à Limans comme le grand pigeonnier du Curé-Martin, bâtiment aujourd’hui classé. Après avoir évoqué sa jeunesse, elle décrit le pigeonnier dans lequel les pigeons entraient et sortaient librement. Les nids étaient creusés directement dans le mur et orientés vers le sud. Un autre pigeonnier à Simiane-la-Rotonde possédait des niches pouvant se fermer à l’aide de trappes. Ces dernières étaient fermées durant les semailles afin d’éviter aux oiseaux de manger les graines. Elle et son mari s’en occupaient très peu et les oiseaux se nourrissaient tout seul. Ils n’intervenaient que l’hiver quand la terre était gelée et qu’ils avaient du mal à s’alimenter. Ils mangeaient des graines avec les poules et profitaient de l'eau des nombreuses fontaines de la région. Il fallait une échelle pour accéder à la plupart des nids où nichaient une bonne partie de l’année des pigeons “voyageurs”. Les niches “boulins” étaient nettoyées chaque année à la fin de l’hiver, avant la période de reproduction. L'informatrice ne pratiquait pas l’élevage, mais elle pouvait revendre quelques pigeonneaux pour gagner un peu d’argent. Pour cela, elle leur coupait le bout de l’aile afin qu’ils ne s’envolent pas, et elle les mettait dans une volière aménagée. Les pigeonniers de Limans ont été construits il y a longtemps, certains datent même du XVIe siècle. Il fallait autrefois payer une taxe sur les pigeonniers, taxe abolie à la Révolution. Ils étaient donc réservés à une certaine élite possédant des terres, symbole de richesse. Marie-Louise Caton utilisait la colombine de pigeons comme engrais, préalablement mélangée avec d’autres fumiers (mouton, cheval). Parfois elle tuait un pigeon pour le cuisiner, mais elle n’aimait pas le faire. Elle lui donnait une goutte d’alcool afin qu’il “souffre moins”. Elle les cuisinait soit rôtis au four, soit en “salmis”. Elle prépare pour cela une sauce avec les abats et les parties non consommées du pigeon, et y ajoute de l’ail, des oignons et du poivre. Le foie est écrasé dans la sauce afin de lier l’ensemble. Plusieurs membres de sa famille ont possédé des pigeonniers. Ils n'étaient pas un moyen de subsistance pour les propriétaires. Les pigeonniers ont pour la plupart disparu, le phénomène est, pour elle, lié à la disparition progressive de la petite paysannerie qui n'arrive plus à survivre. Tout en regardant des revues “Alpes de Lumière”, l’enquêtrice et l’informatrice commentent plusieurs pigeonniers de la région. L’enquêtrice lui pose plusieurs questions relatives aux pratiques et aux traditions opérées dans les pigeonniers. Un problème de batterie de l’appareil d’enregistrement coupe l’enregistrement avant la fin.

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